C'est vraiment une longue journée qui vient de se terminer et encore je me considère chanceuse, certains sont encore en train de bûcher dans les différentes salles de cours ou à suer dans les salles de danse et de sport.

Je profite de mon heure de libre avant que Sica ne me rejoigne pour aller chercher un café noisette à la cafétéria avant de me diriger vers la salle commune pour y passer une heure tranquille à relire les partitions de mes compositions que je dois remettre bientôt au professeur de musique. C'est donc avec tout ça dans les mains que j'entre dans la salle commune, bien décidée à me relaxer en travaillant un peu.

C'est alors qu'un abruti me bouscule me faisant renverser mon café partout sur moi et mes partitions. Je laisse un petit cri de surprise et de douleur m'échapper.Mes vêtements sont pleins de café et mes partitions sont illisibles. Tout cela sans compter que je viens de m'ébouillanter les mains.

"Tu peux pas regarder où tu vas ? C'est trop compliqué pour ton cerveau atrophié ? ... Dumbass."

L'après-midi de cette tiède journée est déjà bien entamée, et c'est avec un soupir de lassitude que je ramasse mes affaires éparpillées, balançant mon sac de sport sur l'épaule et sors de la salle de danse non sans avoir jeter un regard à un des nombreux miroirs. Je suis dans un état lamentable, c'est le cas de le dire. De vilaines cernes creusent mon visage, témoignages de mes longues nuits sans sommeil, accentuant l'idée de négligence que dégage ma personne. Les vêtements chiffonnés, les cheveux mal peignés et une barbe de trois jours ; j'ai tout l'air d'un ivrogne des bas-quartiers.
De nouveau, je ne peux retenir de souffler bruyamment alors que je délaisse mon piètre reflet pour commencer à errer dans le couloir principal, me creusant les méninges quant à déterminer le prochain cours de mon emploi du temps.
Enseigner est certes un métier admirable, mais cette première année en tant que professeur me pousse vraiment au bout du rouleau. Fraîchement diplômé, je pensais avoir franchit les difficultés, pensais être capable de tout affronter et pourtant me voici, ruminant mes stupides problèmes.
Tellement concentré par mes réflexions, je ne vois pas la jeune fille assez encombrée de toute sorte de paperasserie qui s'avance vers moi. Il faut croire qu'elle non plus ne m'a pas vu.

"Tu peux pas regarder où tu vas ? C'est trop compliqué pour ton cerveau atrophié ? ... Dumbass."

Le contenu de son gobelet de plastique s'est renversé un peu partout sur ses vêtements autrefois impeccables et ses partitions après que je l'ai violemment bousculé. Je croise ses yeux pour la voir fulminer de rage, grommelant quelques insultes en anglais dont je ne saisis pas le sens.
Je me confond en d'inaudibles excuses, trop exténué et surpris par son emportement pour pouvoir m'exprimer convenablement.
Je farfouille dans les poches de mon jogging et déniche un mouchoir que je lui tend, piteux.

J'observe la personne qui m'a bousculé et aperçois un homme dépassant aisément le mètre quatre-vingt et une carrure plutôt intimidante. Par automatisme je recule, aux USA ce genre de réaction aurait pu me valoir une jolie altercation, et on ne sait jamais comment les gens vont réagir à ce genre de situation. C'est alors que je remarque qu'il a pas l'air spécialement dans son assiette, mais franchement là, je suis trop en colère pour m'occuper de ça. Je ne peux m'empêcher de grommeler des mots en anglais qui auraient choqué un légionnaire en regardant l'état de mes partitions, mais ce que je vois c'est les heures de travail perdues et toutes celles que je vais devoir passer pour rattraper tout ce qui a été effacé par le café.

J'entends qu'il marmonne quelque chose qui ressemble à des excuses mais honnêtement, je bous tellement de colère que quand il sort un misérable mouchoir de sa poche, j'éclate d'un rire mesquin et franchement amer.

"Tu penses vraiment qu'un pauvre mouchoir va récupérer les heures de travail qui viennent de prendre une douche de café ?"

En prononçant ces mots, je lui montre l'état pitoyable de mes partitions qui pour certaines ne sont plus que de la bouillie de papier. Je prends quand même le mouchoir et le regarde d'un air mauvais.

"Je m'en servirais pour pleurer sur les heures de sommeil que je vais devoir sacrifier pour rattraper ça"

Elle éclate de rire, un rire de chat qui sonne franchement amer. Sa bouche ne sourit pas, elle fait plus un drôle de grimace, la colère devant y être pour quelque chose.

"Tu penses vraiment qu'un pauvre mouchoir va récupérer les heures de travail qui viennent de prendre une douche de café ?", s'écrit-elle, sa question n'en sonnant pas vraiment comme une.

Et là, je me sens un peu comme un idiot. En effet, elle n'a pas tort - même plutôt complètement raison – et je reste bouche bée, le bras toujours tendu et le mouchoir insignifiant toujours en main. Constatant le dégât de ses partitions, je sens la culpabilité qui m'envahit peu à peu.
Je me frotte nerveusement la nuque de mon autre paume, cherchant futilement quelque chose pour apaiser sa fureur. Mais avant que je n'ai le temps d'esquisser un geste, de prononcer un mot, elle reprend, sarcastique ;

"Je m'en servirais pour pleurer sur les heures de sommeil que je vais devoir sacrifier pour rattraper ça."

Elle attrape rageusement le mouchoir et la haine qui bouillonne dans ses jolies prunelles brunes me fait frisonner. Je me recompose un peu et tente une approche qui me semble d'avance vaine.
Je fais un pas en avant et dis d'une voix posée :

" Je suis vraiment navré, c'est mon entière faute et je prendrai toutes les responsabilités auprès de vos professeurs …, je déclare, réfléchissant rapidement à ce que je pourrai ajouter, Je sais que je ne peux pas faire grand chose contre le gâchis de temps et de travail que je vous ai causé, et je vous présente sincèrement mes excuses pour cela, et le reste. "

Elle me toise, un moment, et je me demande si mes paroles ont pu la calmer ou si, à l'inverse, elle se retient de m'envoyer son poing dans la figure – c'est qu'elle n'est pas grande, mais d'après la brève entrevue que j'ai eu d'elle, je l'en crois tout à fait capable.

" Je suis vraiment navré, c'est mon entière faute et je prendrai toutes les responsabilités auprès de vos professeurs …"

Il dit ça d'une voix plutôt calme pour quelqu'un qui vient de se faire rentrer dans le lard par une furie pleine de café. Je suis bien consciente que je ne me montre pas sous mon meilleur jour mais depuis que je suis dans cette école il ne cesse de m'arriver des tuiles et je commence à me demander si je suis pas maudite. Etc'est loin d'être la sensation la plus agréablement géniale du monde.

"Je sais que je ne peux pas faire grand chose contre le gâchis de temps et de travail que je vous ai causé, et je vous présente sincèrement mes excuses pour cela, et le reste. "

Je le toise, un sourcil haussé, légèrement perplexe quand au fait qu'il aille chez ce fou furieux de prof de musique pour prendre ma défense et encore plus par la sincérité de ses excuses.

"Si ... Je dis bien si tes excuses sont sincères, j'avoue avoir du mal à imaginer un trainee se mettre en danger en disant à un professeur qu'il a ruiné dans des circonstances x ou y le travail d'un autre. C'est un peu suicidaire comme manoeuvre."

"Si ... Je dis bien si tes excuses sont sincères, j'avoue avoir du mal à imaginer un trainee se mettre en danger en disant à un professeur qu'il a ruiné dans des circonstances x ou y le travail d'un autre. C'est un peu suicidaire comme manoeuvre."

Je cligne des yeux. Une fois. Puis deux. Un trainee ...? Je suis certes jeune, et on me dit souvent que je ne fait pas mes vingt-sept balais avec mes joues dodues mais de là à avoir l'air d'un élève, j'en reste abasourdi.

"Euh mais mademoiselle ..., je me racle un peu gorge avant de continuer, Je suis en fait un professeur dans cet établissement ..."

Elle me toise, un air indescriptible plaqué sur son visage. Je profite de ces secondes de silence pour la détailler de plus près. Elle a coiffé ses cheveux de jais en un chignon négligé, où quelques mèches se sont échappés de l'étau du chouchou et viennent caresser son menton anguleux. Elle a une paire de lèvres grenat qui contraste avec son teint opalin et deux yeux chocolat aussi perçants que ceux d'un félin.
Comme pour la convaincre, je reprend ;

"J'enseigne la danse, c'est ma première année ici."

"Euh mais mademoiselle ...Je suis en fait un professeur dans cet établissement ..."

Je crois qu'un merlan frit serait plus glamour que moi à ce moment là. Ma mâchoire se détache et je le regarde complètement éberluée. J'ai même pas pensé une seule seconde qu'il pouvait être un professeur ... Je balbutie quelques mots avant de me reprendre. De plus il me fixe et je vois bien qu'il me détaille mentalement, j'ai l'habitude de ce genre de regard. Je déteste m'excuser mais là c'est une nécessité. Je m'incline légèrement regardant mes pieds en notant à quel point je peux être idiote quand je m'y mets.

"J'enseigne la danse, c'est ma première année ici."
"Excusez-moi... Je ne savais pas... Je viens d'arriver il y a quelques temps et j'avoue ne pas connaitre l'intégralité du corps enseignant... Désolée d'avoir réagi aussi peu poliment."

Je me redresse et baisse un peu les yeux carrément honteuse d'avoir traité un prof de cette manière. Je me sens tellement idiote que me taper la tête contre le mur le plus proche semble une bonne manière de me rendre intelligente. Je regarde mes chaussures lorsque je me fais cette réflexion puis soupire avant de lui refaire face, un sourire gêné et surtout forcé sur les lèvres.

Elle s'incline légèrement, me faisant quelques excuses. J'observe ses mèches corbeau qui voltigent dans l'air, suivant le mouvement de son crâne.

"Excusez-moi... Je ne savais pas... Je viens d'arriver il y a quelques temps et j'avoue ne pas connaitre l'intégralité du corps enseignant... Désolée d'avoir réagi aussi peu poliment."

Elle reste quelques secondes penchée en avant, les yeux inspectant le sol qui a l'air mille fois plus intéressant que moi à ce moment.
Sa démarche me fait maintenant sourire, cette fille a vraiment l'air lunatique. Dire qu'à peine une poignée de minutes plus tôt, elle était en furie. Un air amusé se dessine sur mon visage alors que je l'observe, toujours devant moi, le regard fuyant et ses dents maltraitant sa lèvre inférieure.

"Ne vous inquiétez-pas, je suis sûr que vous ne pensiez pas à mal.", je lui dis, lui tapotant légèrement l'épaule, comme pour la réconforter.

Jouant un moment avec la fermeture éclaire de ma veste survêtement, je me demande ce que je dois faire maintenant. Comme je n'obtiens pas de réponse de sa part, je lui offre un grand sourire chaleureux.

"Si vous n'avez pas cours pour le moment, je peux toujours vous repayer votre boisson, faute de pouvoir remplir de notes vos partitions."

Elle me regarde et, prenant soudain conscience de ce que je viens juste de dire, j'espère qu'elle n'a pas trouvé un quelconque sous-entendu dans mes mots, innocents pour sûr.

"Ne vous inquiétez-pas, je suis sûr que vous ne pensiez pas à mal."

Ça se voit qu'il ne me connait pas, moi et mon esprit sadique qui imaginions déjà pendu par les pieds pour avoir gâcher mes partitions. Je l'imagine toujours d'ailleurs, car il vaut mieux que je l'imagine plutôt que je le fasse. Maintenant que je le regarde, la colère en moins, je dois avouer que s'il prenait un peu plus soin de lui et surtout s'il se rasait un peu, il pourrait être vachement séduisant. J'ai toujours eu du mal à comprendre les gens qui se négligent physiquement. Je remarque à peine qu'il tapote mon épaule, d'ailleurs c'est une tentative bien ridicule de me remonter le moral.

Il joue un peu nerveusement avec la fermeture de sa veste, comme un petit garçon qui aurait fait une bêtise et qu'on serait en train de gronder. Cette pensée me fait sourire et quand je quitte sa manie des yeux, je me rends compte qu'il me sourit de toutes ses dents. À cette vue je ne peux m'empêcher de faire de même, montrant mon célèbre eye-smile.

"Si vous n'avez pas cours pour le moment, je peux toujours vous repayer votre boisson, faute de pouvoir remplir de notes vos partitions."

Je le regarde étonnée et hausse un sourcil sans même m'en rendre compte. Franchement, je dois le prendre comment sa proposition là ? Le mieux étant de faire comme si c'était juste une proposition courtoise de réparer un peu le mal que cet incident a causé. Après 10 bonnes secondes de réflexion, j'hoche la tête et souris.

"Ce serait gentil de votre part...Mais vous êtes pas obligé... Enfin...Je veux dire c'est pas pour le café que c'est le plus grave en fait."

C'est quand je me rends compte que je balbutie un peu en disant ça que je réalise que j'ai laissé apparaître que j'avais potentiellement compris qu'il avait d'autres intentions. Je fais un sourire gêné.

"En fait ce que j'aimerais le plus présentement, c'est aller quelque part où je puisse me débarrasser des tâches de café sur mes vêtements et mes mains ... Avant que les taches ne partent plus... Après pourquoi pas pour le café."

"Ce serait gentil de votre part...Mais vous êtes pas obligé... Enfin...Je veux dire c'est pas pour le café que c'est le plus grave en fait."

Je ne manque pas de remarquer qu'elle bredouille légèrement, et je me retiens de rire devant ce côté adorable. Maintenant qu'elle ne ressemble plus à un canidé enragé, elle sait être attendrissante, ce qui – quelques minutes plus tôt – m'aurais paru irréalisable.

"En fait ce que j'aimerais le plus présentement, c'est aller quelque part où je puisse me débarrasser des tâches de café sur mes vêtements et mes mains ... Avant que les taches ne partent plus... Après pourquoi pas pour le café."

Ayant oublier ce détail pourtant majeur, j'acquiesce de la tête et me précipite vers elle dans le but de l'aider à tenir ses affaires avant d'aller jeter son gobelet de café désormais vide. Comme je me trouve devant la poubelle, je jette un regard à ses partitions souillées avant de lui lancer un coup d’œil.

"Et pour, euh, vos partitions … Qu'est-ce que j'en fais ?" Je la questionne, au risque de déclencher une nouvelle tornade de colère.

Je la vois ouvrir la bouche mais avant qu'elle ne puisse articuler une syllabes, je rétorque ;

"Vous avez raison, peut-être vaudrait-il mieux que l'on s'en occupe plus tard. Pour le moment, l'état de vos vêtements me semble une priorité."

Sans attendre de réponse, je l’entraîne doucement par la manche vers les toilettes de l'école les plus proches. Je la décharge de son encombrement et me plante devant l'entrée, lui assurant que je l'attendrai.

À peine ai-je prononcé ces mots qu'il se précipite pour récupérer ce que j'ai en mains et jette le gobelet maintenant vide à la poubelle. Il regarde mes pauvres partitions pleines de café et me regarde.

"Et pour, euh, vos partitions … Qu'est-ce que j'en fais ?"

J'ouvre la bouche pour parler et lui dire de ne pas les jeter, certaines étant peut-être encore sauvables mais il est plus rapide que moi et enchaîne.

"Peut-être vaudrait-il mieux que l'on s'en occupe plus tard. Pour le moment, l'état de vos vêtements me semble une priorité."

Il m'attrape doucement par la manche et m'entraîne vers les toilettes les plus proches. Arrivés devant il me débarrasse de mes affaires et m'assure qu'il reste là. De toute manière, il a mes affaires donc c'est plutôt dans son intérêt de m'attendre; même pour un professeur le vol est puni.

J'entre donc dans les toilettes et me lave les mains puis me regarde dans le miroir. Mes vêtements sont dans un état déplorable surtout mon top qui autrefois était blanc cassé. J'entre alors dans une des cabines et change pour le t-shirt que j'avais dans mon sac, étant donné que ce matin je comptais aller à la salle de danse mais l'amour que je porte à mon oreiller m'en a dissuadé. Je ressors de la cabine et range mon top sale dans mon sac en soupirant après l'avoir essoré au dessus du lavabo. J'ai vraiment la poisse ces derniers temps, j'espère que toutes mes partitions ne sont pas noyées histoire que je puisse récupérer certaines parties. Après avoir poussé un autre soupir exaspéré je ressors des toilettes me sentant un peu plus à l'aise que dans un top collant plein de café. Je me dirige vers ... Comment il a dit qu'il s'appellait déjà ? Je crois même pas qu'il l'ait dit. Bref, je me dirige vers lui et récupère mes affaires.

"Merci d'avoir gardé mes affaires ...La proposition pour le café tient toujours ?"

Je souris doucement en posant cette question, ne voulant pas paraître trop pressante dans ma demande, mais je ne veux pas non plus qu'il croit que j'essaie d'une quelconque manière de le draguer. C'est déjà arrivé tant de fois que j'en ai perdu le compte.

Adossé contre le mur, je sifflote doucement une mélodie inventée de toute pièce par ma personne tout en tournant et retournant ma montre-bracelet autour de mon poignet. Je pensais que cette journée allait être désastreuse – comme toutes les autres – et renverser du café sur une étudiante n'aurait certainement pas aidé ma cause si cette dernière, après quelques accrochages certainement justifiés, ne s'était pas révélée si aimable en fin compte – seulement après s'être rendu compte que je me trouvais être un professeur, détail certes primordial.
Cela peut peut-être paraître stupide mais cet incident a chamboulé la monotonie de ma semaine, et cela en un aspect assez positif au final. La boule de stress qui cisaillait mon estomac est désormais dénouée, et je me sens plus serein.
Je n'ai pas à attendre longtemps, et bientôt la petite brune ressort des toilettes, le teint plus frais et un nouveau haut sur le dos. Elle reprend tout son attirail et m'offre un joli sourire.

"Merci d'avoir gardé mes affaires ...La proposition pour le café tient toujours ?", me demande-t-elle, enjouée.

Je hoche positivement la tête, soufflant un court « bien sûr » alors que mes lèvres s'étirent un peu, formant une petite risette. Nous commençons à avancer silencieusement dans le couloirs alors que soudain il me vient en tête que je ne connais pas son nom.

"Oh ! J'en oubliais les présentations ; je suis Jung Yunho, mais vous pouvez m'appeler Yunho", lui dis-je tout en me tournant vers elle.

Ses yeux pétillent sous les rayons solaires qui s'échappent d'une des fenêtres, et je me trouve piégé dans ses orbes chocolats ensorcelants.

Il acquiesce et sourit légèrement avant de se mettre à marcher en direction de la cafétéria. Je lui emboîte le pas mais n'ose pas briser le silence qui s'est installé entre nous.

"Oh ! J'en oubliais les présentations ; je suis Jung Yunho, mais vous pouvez m'appeler Yunho"
"Moi c'est Tiffany Hwang. Je dirais bien "enchantée" mais vous avez ruiné mes partitions."

Je ris un peu histoire de détendre l'atmosphère bien que la destruction de mes compositions m'ait mis dans une colère noire qui me donne des idées plus sadique les unes que les autres. Il a l'air de s'être perdu en route dans mes yeux. Entre une chose à laquelle je suis habituée mais bon c'est toujours plus plaisant que quand c'est mon décolleté qui est fixé.

Je regarde mes feuilles et ne peux m'empêcher de laisser un soupire exaspéré m'échapper. Bien que je connaisse certaines sur le bout des doigts les plus récentes sont surement perdues à jamais. Je sais que comme c'est un autre professeur qui m'excusera le vieux fou risque de me donner un délai supplémentaire pour ce travail mais ça n'enlèvera pas la charge de travail. Je relève les yeux vers lui et souris légèrement, un silence légèrement gênant ayant pris place.

"Je vivais aux États-Unis avant, je ne suis pas arrivée ici il y a longtemps... Enfin je sais pas pourquoi je vous raconte ça"

Je ris un peu nerveusement alors qu'on arrive à la cafétéria. En fait je lui ai dit ça parce que je commençais à être embarrassée par le silence. Je le regarde et souris un peu avant d'entrer dans la cafétéria.