Les cours de la matinée étaient finis et je soupirais déjà d’ennuis pour ceux de l’après-midi. Je n’avais jamais été très scolaire, alors reprendre les cours m’ennuyait beaucoup. Tant bien même que ma matière principale fut ma passion, je ne supportais pas de rester assise sur une chaise à écouter les paroles incessantes d’un vieux barbu ronchon, qui aimait ça d’ailleurs ?
Je me dirigeais d’un pas assuré dans mes nouvelles Jimmy Choo vers la cafétéria du campus, la nourriture n’y étais pas spécialement bonne, mais c’était déjà mieux que mes plats préparés vite le matin et mis à l’arrache dans des Tupperware. Je m’installai donc dans la file d’attente avec un plateau et avançai en fonction de tout le monde. C’était toujours le plus énervant le midi, nous étions beaucoup, ce qui laissait peu de temps aux cantiniers pour nous servir, donc des bouchons se formaient, forcément.
Je continuais d’avancer quand je me rendis compte de qui se tenait devant moi : Jung Soo ou l’homme du campus que je détestais le plus, pourquoi fallait-il qu’il soit là, juste devant moi ? L’homme là-haut est bien ironique des fois. Je me décidai à faire comme si il n’était pas là et me concentrai sur les couverts posés sur le plateau, priant intérieurement pour qu’il ne me remarque pas.
Pendant toute la file d’attente, ce fut calme et il ne m’avait apparemment pas vu, j’en remerciais le ciel, jusqu’à ce qu’il se retourne brusquement pour me lancer un sourire vicieux et renverser mon plateau sur mon haut, ma bouche s’ouvrit pour former un « O » parfait.

« - Ca va pas ? dit-je en criant. Tu te prends pour qui, mais putain regarde ce que tu as fait, j’en ai marre de ton attitude de con, MERDE. »

Je lui lançai le plus noir regard que je pouvais lancer, celui qui pourrait faire frissonner un rocher. Cependant, il ne flancha pas et resta planter devant moi, mon seul réflexe face à cette tête fut de le gifler, son visage vira au bleu, au rouge et redevint normal. Il était en colère, ça se voyait dans ses yeux. Pendant une fraction de secondes, je regrettai mon geste.

Enfin les cours étaient terminés, ce que les matinées sont éprouvantes. Je ne savais pas que reprendre mes études, surtout dans ce domaine, seraient aussi difficile.

Comme chaque midi, je me dirigeais vers la cafétéria et je faisais la queue dans cette incessante file d’attente pour une pauvre assiette et pas forcément très bonne. Je ne faisais que soupirer dans l’espoir que cela se finisse très vite. Mais une fille, derrière moi, m’attira l’attention et pour mon plus grand bonheur, c’était la petite Sojin. Ah Sojin, cette fille, je peux tout simplement dire qu’elle me sert, en quelque sorte, d’un dé-fouloir. Pourquoi ? Je n’ai pas de raison particulière. Elle est pourtant dans ma classe et je devrais l’apprécier en tant que bon camarade. Mais non, le destin en a décidé autrement. Je peux comment dire… Pas la supporter. Rien que de voir sa tête, elle donne envie qu’on l’abatte.

Ce serait trop beau pour elle si je ne la taquinais pas et je regretterais de ne pas l’avoir fait. Alors, avec un sourire radieux, d’un coup brusque et en une fraction de seconde, je lui renversai son plateau, elle eut une réaction immédiate :

« - Ca va pas ? Tu te prends pour qui, mais putain regarde ce que tu as fait, j’en ai marre de ton attitude de con, MERDE. »

Face à cette réaction, je n’avais qu’une seule envie, c’était de rire. Elle me lançait un regard noir, un noir des plus obscure, qui voulait sûrement, signifier : “je vais te tuer”. Je restai de glace face à la provocatrice et sans même m’en rendre compte, elle me mit une gifle. Mon sourire avait disparu, j’étais maintenant avec un visage inexpressif et la regardait avec haine, oui, haine était le mot pour définir ce que je ressentais en ce moment. Comment elle, la petite emmerdeuse, a-t-elle osé me faire ça ? Et lui rétorqua d’un air arrogant :

« Oh mince alors ! Qu’elle est la malheureuse qui se trouvait derrière moi ? C’est la Sojin, je suis profondément désolé pour mon geste, il n’était pas fait exprès.»

Je posai mon plateau et tourna autour d’elle afin de l’observer, m’arrêta derrière-elle et reprenant près de son oreille :

« Maintenant je te prie de te taire et de passer ton chemin. »

Tout en la bousculant je repartais prendre mon plateau devant tous ces gens qui nous regardaient, planter comme des abrutis. On allait peut-être me prendre pour un mec arrogant et insupportable, mais croyez-moi, cela ne pose aucun problème.

Il n'avait pas fait un seul geste, seul son regard me transperçait et me faisait froid dans le dos, cet homme faisait peur, littéralement. Je ne bougeais pas, attendant sa réplique, sachant qu'il allait prendre son air posé, comme si rien ne l'atteignait, une chose qui m'énervait beaucoup, soit dit en passant. Je savais que, comme d'habitude, chaque paroles qui allait sortir de cette bouche allait encore plus me mettre hors de moi, j'étais comme ça avec lui. Il n'y avait pas de raison particulière, juste de la haine inexpliqué.

« Oh mince alors ! Qu’elle est la malheureuse qui se trouvait derrière moi ? C’est la Sojin, je suis profondément désolé pour mon geste, il n’était pas fait exprès.»

Plus personne n'osait prononcer un mot dans la cafétéria, on aurait pu entendre les mouches voler. Ce silence pesant ne faisait que renforcer l'atmosphère lourde et pleine de haine qui s'y dégageait. Jungsoo posa alors soigneusement son plateau et se tourna vers moi, se déplaçant lentement derrière moi, voulant me murmurer quelque chose à l'oreille, l'obligeant à se pencher. Ce geste me fit me sentir mal à l'aise, des frissons me parcoururent, je sentais son souffle sur ma peau, chose qui aurait pu être attirante si ça avait été un autre homme. Non pas que Jungsoo était moche ou quoi que ce soit, il était beau, plus que la majorité des hommes présents dans le label, mais je ne pouvais imaginer pouvoir être attiré. Rien que d'y penser j’eus un haut le cœur.

« Maintenant je te prie de te taire et de passer ton chemin. »

Après ces paroles peu chaleureuses, il repartit prendre son plateau tout en me bousculant et s'éloigna, pendant quelques secondes, je me résignait à aller reprendre un plateau puis une haine envahit mon corps, je ne puis dire d'où elle venait, mais la seule chose que je voulais faire en ce moment précis était de faire manger une chaise à Jungsoo. Je tourna alors les talons en direction de ce dernier et avança d'un pas décider et furieux. Mes talons martelaient le sol, rendant la scène encore plus mémorable. Je me plaça fasse à lui, seul la table nous séparait, et claqua mes mains violemment contre la table, ce geste me fit mal mais je me contint, voulant me venger. Il leva la tête vers moi, avec un regard insouciant, comme si je ne lui faisais pas peur alors que mon regard et ma pose exprimait une intense colère.

« Tu sais quoi Jungsoo ? Tu es un vrai connard, un salop, un con et j'en passe. Tu me fais vivre un enfer pour quelque chose que je n'ai pas fait. Tu ne m’apprécie pas, c'est réciproque, mais faire ça ? Tu es instable, t'as tes règles ? Je sais pas réponds moi parce que j'en ai ma claque, tu me casses les ovaires. Donc à partit de maintenant, arrête ton petit jeu stupide avec moi parce que je suis énervée et tu ne sais pas de quoi je suis capable. »

Après avoir fini ma tirade, je pris le verre d'eau posé devant moi et lui renversa dessus, un sourire malsain collé aux lèvres. Plusieurs personnes autour prirent un inspiration d'horreur tandis que je riais intérieurement. Je reposai le verre et partit en direction de la porte tout en sachant qu'il n'allait pas en rester là.

Je m'asseyais à une table, en essayant d'oublier cette histoire inutile. J'étais prêt à manger lorsque j'entendu des talons marteler le sol, on entendait que ça. Puis deux mains s'appuyèrent violemment contre la table, ce qui la fit bouger. Que me voulait encore cette chieuse ? Ca ne l'avait pas calmé ? Elle n'a pas encore retenu la leçon ? Que lui faut-il ? Que cette fille m'exaspère... Je levai alors les yeux vers elle, avec toujours ce regard vaniteux. Je pense, que je l'avais quelque peu énervé, vu le regard intense et haineux qu'elle me donnait. Je sais pas pourquoi, mais à ce moment je l'ai trouvé belle, voir même sensuelle. Ce regard qu'elle me lançait était perçant, presque hésitant. A croire que j'aimais qu'elle est la haine contre moi et qu'elle me regarde ainsi. Puis elle rétorqua :

« Tu sais quoi Jungsoo ? Tu es un vrai connard, un salop, un con et j'en passe. Tu me fais vivre un enfer pour quelque chose que je n'ai pas fait. Tu ne m'apprécie pas, c'est réciproque, mais faire ça ? Tu es instable, t'as tes règles ? Je sais pas réponds moi parce que j'en ai ma claque, tu me casses les ovaires. Donc à partit de maintenant, arrête ton petit jeu stupide avec moi parce que je suis énervée et tu ne sais pas de quoi je suis capable. »

Je restais de glace face à sa tirade, toujours avec ce même regard posé sur elle. Puis le verre d'eau posé en face de moi, m'était arrivé dessus d'un coup rapide et fluide. Je l'a regardais encore, sans même réagir à cette provocation.
Un sourire malsain, presque sadique était dessiné sur ses lèvres. A ce moment je me suis rendu compte, qu'elle était une adversaire de taille, presque captivante ? Je ne savais pas quoi ressentir face à ça. En temps normal, j'aurais sauté sur la personne qui m'aurait fait ça. Mais là, c'était autre chose. Je ne savais pas ce qui me stoppait. Elle m'avait pourtant humilier devant tous ces débiles prient d'horreur face à son geste, tout à fait explicable. Elle reposa le verre et se retourna pour partir. Je ne pouvais pas en rester là, ce serait me tuer moi et mon ego. Alors, je me levais et l'interpellai :

« Hey ! Toi ! Sojin !»

Elle se retourna vers moi, nous étions encore yeux dans les yeux. J'étais tranquille, je ne montrais aucun signe de revanche.

« Je voudrais te dire clairement quelque chose, à l'instant même, tu m'as fait réfléchir, à ce que je pensais de toi réellement, je ne pense, en fait, pas te détester, mais tout simplement que j'éprouve une haine intense, je dirais même de la haine passionnelle. Tu as réussi à m'étonner et je ne vais pas m'en plaindre, je connais à présent un autre facette de toi. Comme tous ici, qui aurait cru que la petite Sojin discrète aurait pu en quelques secondes se transformer en ça ? Vraiment, tu es quelqu'un qui m'intrigue.»

Sur cette fin de phrase, je lui fis un sourire, faux, mais presque chaleureux. En lui montrant la porte, où elle se dirigeait avant que je ne l'arrête.

J’avais eu raison en pensant que ma sortie spectaculaire se serait fait sans encombre, Jungsoo avait trop d’égo pour se dégonfler ainsi. Je ne sais pas pourquoi mais d’un côté, j’avais espéré qu’il ne s’arrête pas, nos « engueulades » le rendait attrayant, comme un glace au chocolat qu’on ne peut pas avoir, alors on s’énerve jusqu’à ce qu’un des deux parents cède. Jungsoo était la glace, moi l’enfant et j’étais bien décidé à l’avoir pour l’écraser ensuite. Je n’étais pas comme ça d’habitude, mais cet homme me rendait hors de moi, pire qu’un chat et une souris. Dès que je le voyais, j’avais envie de le frapper tout en contemplant sa beauté et son caractère qui le rendait "fort".

« Hey ! Toi ! Sojin ! »

Oops. C’était trop tard, la fin, j’avais épuisé mes ressources de paroles qui pouvaient être un minimum blessantes, n’étant pas méchante par nature. J’allais devoir me résigner, comme toujours fasse à lui. Il m’exaspérait aussi pour ça, toujours avoir quelque chose à rétorquer alors qu’au fond, je n’avais fait que répondre à son attaque. Règle numéro 01, la vie est injuste. Je me retournai vers lui et planta mon regard dans le sien, nous deux lancions des éclairs à l’autre. Les personnes présentes n’avaient toujours pas bougé, comme si le combat le plus important du siècle se déroulait sous leurs yeux.

« Je voudrais te dire clairement quelque chose, à l'instant même, tu m'as fait réfléchir, à ce que je pensais de toi réellement, je ne pense, en fait, pas te détester, mais tout simplement que j'éprouve une haine intense, je dirais même de la haine passionnelle. Tu as réussi à m'étonner et je ne vais pas m'en plaindre, je connais à présent un autre facette de toi. Comme tous ici, qui aurait cru que la petite Sojin discrète aurait pu en quelques secondes se transformer en ça ? Vraiment, tu es quelqu'un qui m'intrigue. »

Je ne savais plus quoi répondre à ça, sérieusement. Il aurait dû répondre avec toute la haine qu’il éprouvait pour moi, aurait dû me cracher des insultes à la figure, me dire de retourner aller m’acheter mes vêtements comme une parfaite poupée Barbie, je ne sais pas moi. Tout sauf… CA. Il me montrait la porte de la cafétéria comme une invitation à sortir. J’ai d’abord pensé à suivre ce conseil, m’en aller, m’en fuir parce qu’il m’avait trop choquée et que je n’avais aucune répartie à cette phrase. Mais non, je ne le fis pas, parce que je ne l’avouais peut-être pas mais moi aussi j’ai un assez grand égo.

« Je ne te savais pas aussi profond, comme ça on dirait plutôt un mec bourré de muscle sans cerveau. Peut-être que je me suis trompée. Cependant ça ne change rien au fait que je t’intrigue et t’attire. Avoue le, tu nous as déjà imaginé en train de s’embrasser, ou pire. »

Un souris pervers se dressa au milieu de mon visage, je m’avançais de la façon la plus sexy qu’il puisse être pour aguichée Jungsoo. Je n’avais jamais fait ce genre de chose avant, rendre fou un homme. Comme quoi, celui-ci me rendait dingue, vraiment. Puis, je me mis à murmurer près de lui pour qu’il ne puisse être que le seul à entendre.

« Peut-être que je peux faire devenir tes rêves, réalitée.. »

Je me mis alors à effleurer sa peau avec mes lèvres alors que lui ouvrait les siennes, comme si il n’attendait que ça. Prenant ceci comme une invitation, je l’embrassai comme jamais je n’avais embrassé personne. Ce foutu Jungsoo savait embrasser, c’était même un dieu à ça. Je me reculai après ce baiser inattendu par tous et le regarda, le sourire pervers toujours planté sur le visage.

Elle restait planté devant moi, je voyais dans ses yeux le désir de vouloir partir, elle semblait désemparée, je l'avais tant choqué que ça ? La petite a plus d'ego que je ne le crois.

« Je ne te savais pas aussi profond, comme ça on dirait plutôt un mec bourré de muscle sans cerveau. Peut-être que je me suis trompée. Cependant, ça ne change rien au fait que je t'intrigue et t'attire. Avoue le, tu nous as déjà imaginé en train de s'embrasser, ou pire. »

Voilà que la petite a de l'imagination. De l'attirance ? Ca je ne peux le renier. De l'intriguance ? Par ailleurs, à vrai dire depuis que je la connais, je ne l'ai que fait chier sans réellement me soucier de son caractère. Je ne sais pas qui remercier pour l'avoir fait péter un plomb aujourd'hui. Mais elle était bien différente. Et ce qui suivi après ne faisait que le prouver. Elle s'avança d'une façon la plus sexy qui puisse l'être, c'était plaisant et attirant. Elle se mit prêt de moi. Et me chuchota discrètement avec une voix sensuelle et aguicheuse :

« Peut-être que je peux faire devenir tes rêves, réalitée.. »

Ces murmures étaient dignes d'être une réplique culte d'un film. Quel homme pourrait résister à ce genre de phrase ? Même moi je dois l'avouer, j'en ai eu des frissons. Mais il ne fallait pas que je défaille, ce n'était encore qu'un jeu de chat et la souris. Elle continua sa démarche en m'effleurant ma peau avec ses lèvres, ce qui me fit encore plus frissonner. Je pourrai, en ce moment, même faire référence aux 'fantasmes'. Elle allait me rendre fou, ma respiration ne cessait d'être de plus en plus forte, j'étais même forcer à respirer par la bouche, tellement que cette situation devenait intenable. Physiquement, à ce moment précis, je pouvais paraître posé et tranquille, mais loin de là, dans ma tête c'était le bordel. Comment la petite emmerdeuse, arrivait à me mettre dans cette état ? C'est bien la seule. Ses lèvres s'approcha des miennes et m'embrassa fougueusement. Je ne pouvais le lui refuser, c'était un moment bien trop épique pour tout arrêter là. J'ai compris à quoi elle voulait jouer et je n'allais pas me laisser faire. Oui c'est toi qui tiens le fil, là, tout de suite. Mais à ce jeu je vais te montrer qui est le plus fort crois-moi. Elle recula toujours avec nos regards croisés. Je la dévorais des yeux, comme personne. C'était un avant goût bien meilleur que je ne l'imaginais. Elle était toujours là en face de moi avec un sourire vicieux. Alors, je m'approchai d'elle et lui murmurant d'une voix calme, comme si ce qui s'était passé à l'instant ne me faisait aucun effet :

« Sojin, sache que tu rentres dans un terrain de jeu dangereux ~ »

Je tournais autour d'elle et en même temps avec ma main je faisais le tour de sa taille délicatement, ce geste n'avait aucune quelconque signification, simplement un avertissement. Je me remettais face à elle, lui faisant un sourire malsain et me retourna afin de retourner à ma place ou se trouvait mon plateau.

J’avais trouvé sa faiblesse, c’était moi. En l’embrassant j’avais réussi à la rendre un peu plus faible, il avait céder et j’avais réussi. Il ne l’avait pas montré physiquement, je l’avais sentis, une défaillance qui pourrait lui coûter chère.
Il planta alors son regard dans le mien comme si ce qui venait de se passer ne lui avait fait aucun effet, seul moi savais qu’il avait perdu cette bataille. Il s’approcha alors pour me murmurer quelque chose :

« Sojin, sache que tu rentres dans un terrain de jeu dangereux ~ »

Un sourire apparut alors sur mon visage, cette idée me plaisait. Une sorte de jeu où le premier qui cédait perdait, on voyait souvent ça dans les films mais là, c’était la vérité et aucun de nous deux ne tomberait amoureux niaisement, juste un enjeu inutile. Tout comme notre haine d’ailleurs, cela ne servait à rien à part attiser encore plus les flammes, cependant nous le faisions à nos risques et périls.
Jungsoo repartit à sa place, pensant sûrement avoir trouvé la paix mais je n’allais pas partir ainsi, trop de choses c’était passés pour que je laisse cette scène ainsi. Je me décidai à m’asseoir en face de lui, au risque de me faire insulter. Personne n’avait bougé et ils continuaient de nous regarder.

« Y’a plus rien à voir… CIRCULEZ. »

La foule se remit à parler et le rond qui s’était formé autour de nous disparu, nous étions « tranquilles ».

« Alors, tu veux jouer ? Jouons. Mais avant tout, je dois savoir quelques petites choses sur toi, je ne m’engage jamais dans un jeu sans connaître mes adversaires, alors vas-y, parle-moi de toi. »

Je sentais déjà la réplique cinglante arriver, il était comme ça, je n’allais pas réussir à le faire parler aussi facilement, mais le voir s’énerver et l’emmerder, c’était quelque chose d’assez jouissif. Je n’allais pas m’arrêter de sitôt.
Je jouais donc avec ses couverts, sa serviette en attendant sa réponse qui n’allait pas être chaleureuse, je riais intérieurement, la vie était vraiment drôle dans ces moments-là. Qui sait ce qui adviendra de la suite ? Moi, j’étais sûr que j’allais gagner, je n’allais pas céder mais ce serait lui, il avait eu un avant-goût il y avait déjà quelques minutes et j’avais encore pleins de ressources pour le faire tomber.

Alors que je m'asseyais enfin, après cette futile scène, elle se mit en face de moi. Elle ne pouvait donc pas me foutre la paix ? A croire qu'elle ne se passerait plus de moi. Haha. Puis c'est vrai, qu'après ce qu'il vient se passer, s'asseoir chacun de notre côté serait vraiment ennuyant. Pour une fois dans ma vie, je prenais du plaisir à me retrouver en face d'elle. Dans la cafétéria il y avait encore ce silence stressant, les gens autour de nous nous regardaient ce qui m'énerva au fond de moi.

« Y'a plus rien à voir... CIRCULEZ. »

Pour une fois qu'on était sur la même longueur d'onde. Le silence avait cessé et toute la salle avait repris ses occupations. Elle me regardait avec un sourire pas chaleureux, non, mais vicieux. Elle avait à ce moment-là une tête de peste, comme on ne la jamais vue. Puis répliqua :

« Alors, tu veux jouer ? Jouons. Mais avant tout, je dois savoir quelques petites choses sur toi, je ne m'engage jamais dans un jeu sans connaître mes adversaires, alors vas-y, parle-moi de toi. »

Mes sourcils se leva et un sourire narcissique se dessina sur mes lèvres. En savoir plus sur moi ? Quel intérêt ? La femme me fait bien rire. Je ne lui dévoilerais rien, je veux qu'elle apprenne à me connaitre par son point de vue à elle. Je peux déjà deviner comment elle me perçoit : Arrogant, emmerdeur, sans coeur ? Alors que je réfléchissais, elle s'amusait avec mes couverts, elle ressemblait à une gamine, mais il y avait toujours ce sourire malsain sur ses lèvres.

« Je suis comme je suis. »

Tu l'as bien compris, je ne veux pas te parler de moi, ce serait trop facile. Observe, déduis, cherche. Voilà la signification de cette phrase simple. Je sais très bien qu'elle s'amusera à me piquer aux points faibles, ce serait lui donner les aiguilles. Je la regardais encore, avec un regard brûlant et intense, je ne l'avais jamais regarder ainsi. Je lui prenais sa main et la mit contre la mienne. Je lui Carressai le bout de ses doigts fins avec un sourire chaleureux.

« Ce ne serait pas trop facile, tu ne crois pas ? »

Je continuais à lui caresser la main, comme si de rien était. Je voulais l'agacer à ne pas répondre correctement à sa question. Je repris mes couverts et continua à manger en attendant une réponse et qu'elle me fiche enfin la paix.

Sa serviette était maintenant réduit en charpie, l’ayant déchiré en jouant avec, je ressemblais surement à une enfant mais je ne faisais qu’attendre la réponse de Jungsoo, qui finissait de mâcher, il voulait sûrement garder son air froid et posé, comme toujours. Je sentais qu’il allait dire quelque chose, ayant avalé ce qu’il avait mâché et posé ses couverts.

« Je suis comme je suis. »

Bien entendu, à quoi est-ce que je m’attendais ? A ce qu’il me déballe sa vie de long en large ? Qu’il allait me raconter comment sa mère lui avait appris à lire ou à écrire ? Que j’étais bête, il était plus intelligent que ça, si il me révélait trop de choses, j’aurais pu les utiliser, ça aurait été comme donner un briquet à un pyromane. J’allais devoir creuser un peu plus pour pouvoir trouver quelque chose, si seulement c’était plus facile.
Il me regardait avec un regard de braise qu’il ne m’avait jamais adressé avant de me prendre la main et la caresser doucement, ce geste n’était pas anodin, il essayait de me déstabiliser, je le savais. Je n’étais pas aussi faible, je n’allais pas défaillir par une simple caresse. Cependant, il me lança un regard chaleureux, chose que je n’avais jamais vu venant de lui, sauf une fois, lorsqu’il avait parlé avec Jessica à côté de moi. Je ne me fis aucune idée, il ne m’appréciait pas alors ce sourire voulait sûrement dire quelque chose. Il ne fallait pas que je me laisse faire, je décidai alors de lui sourire aussi chaleureusement, ce fut une action bizarre comme elle lui était destinée, on m’aurait un jour dit que je l’aurais fait, j’aurais ris.

« Ce ne serait pas trop facile, tu ne crois pas ? »

Bien sûr… Je le savais ça, cependant j’avais eu une lueur d’espoir, il venait juste de la brûler. Je n’allais pas rester plus si je n’allais rien tirer de cette conversation, mais partir ainsi lui ferait croire que j’ai laissé tomber, j’allais devoir quitter la pièce en le laissant dans le doute et je savais exactement ce que j’allais faire.

« C’est intéressant dis-moi, te battre ne vas vraiment pas être facile, sérieusement tu vas me donner du fil à retordre mais je ne vais pas abandonner sache-le. »

Je lui lançai un de mes plus beaux sourires avant de piquer une frite dans son assiette et de boire dans son verre, ce qui laissa une trace de rouge à lèvre. Je savais jouer les "bitch" quand il le fallait et avec lui, il le fallait toujours.

« Je vais te laisser finir ton repas. Oh et si tu veux savoir, j’aime le chocolat blanc et les chaussures très chères. »

Je me levai, pris mon sac et quittai la pièce sous le regard de l’assistance, j’avais réussi mon coup.